mercredi 17 novembre 2010

Le choléra en question.


Le choléra est une maladie hydrique extrêmement contagieuse et mortelle, qui apparait depuis quelque temps chaque année au Cameroun. En 2010, il y a eu plus de 7000 cas en quelques mois avec prés de 500 décès. Pourtant, on peut lui barrer la route par une bonne alimentation en eau, une évacuation salubre de l’excréta et une hygiène corporelle rigoureuse.
Le choléra est une toxi-infection intestinale grave, hautement contagieuse, causée par une entérotoxine de la bactérie Vibrio cholerae, qui a colonisé l’intestin grêle. Il se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelle.
Les principaux symptômes sont : vomissements spontanés, diarrhée brutale abondante et aqueuse entraînant une déshydratation extrême, une perte d’électrolytes et une augmentation de l’acidité sanguine. Les selles sont liquides, afécales, incolores et inodores ; elles ont l’aspect “d’eau de riz”.
Après la mise en place rapide d’une réhydratation qui maintient le malade en vie, la diarrhée peut se poursuivre pendant 2 à 4 jours (50 à 100 par jour), puis céder spontanément. Ordinairement, les diarrhées précèdent les vomissements. Les vomissements sont aussi aqueux.
Le traitement bien conduit entraîne la guérison dans 99 % des cas. Ce traitement tend actuellement à un accompagnement antibiotique (tétracycline) qui permet l’élimination rapide des vibrions.
Dans les cas graves, il y a perte rapide de liquide et d’électrolytes par les voies gastro-intestinales : cela entraîne un état de choc (collapsus), une acidose métabolique et, en l’absence de traitement, la mort en 24 à 48 H (parfois en moins de 12 H).
Le choléra peut se manifester également sous des formes d’entérites banales (forme fruste), généralement non diagnostiquées, qui contribuent à la dissémination des germes.
Les humains sont les seules hôtes naturels de la bactérie Vibrio cholerae. L’eau joue un rôle important dans la transmission du choléra.
Les catastrophes naturelles sont souvent suivies de l’apparition de la maladie.
Lorsqu’aucun traitement n’est effectué sur les eaux usées, la pollution peut être importante par les microbes pathogènes ou non des matières fécales de l’homme et des animaux. La contamination directe des aliments avec des selles est aussi un facteur important de transmission. Les porteurs sains rejettent, à travers l’excréta, des vibrions cholériques capables de provoquer l’apparition de la maladie. Les mouches jouent un rôle considérable dans la dissémination des vibrions, les produits de la mer (coquillages, crabes, langoustes, mollusques) aussi. 
Prévention du choléra
La prévention du choléra passe par :
- Hygiène personnelle et soigneuse (mains propres).
- Purification de l’eau et évacuation salubre de l’excréta.
- Elimination des vecteurs
- Traitement des patients.
- Vaccination
Hygiène personnelle et soigneuse (mains propres)
Il est fortement conseillé de couper toute relation entre le Vibrio cholerae et la bouche. Or c’est la main qui peut porter le microbe à la bouche. Il faut donc se laver les mains à l’eau propre et au savon après être allé aux toilettes pour ne pas contaminer les autres, avant chaque repas pour ne pas se contaminer. On peut éviter les poignées de main, les objets de toilette communs et les aliments susceptibles d’être souillées (légumes, sucettes, yaourts, etc.)
Purification de l’eau et évacuation salubre de l’excréta
Il est préférable de consommer de l’eau potable et là où elle n’existe pas,  de l’eau bouillie et refroidie.
Tout contact doit être coupé entre l’eau de consommation et l’excréta. Pour cela, l’excréta ne doit pas être déposé n’importe où, mais dans un lieu sûr. Là où le réseau d’égouts avec station d’épuration n’existe pas, chaque famille, chaque école et lieu public doit avoir sa latrine.
Il faut absolument éviter que les eaux souillées contaminent les nappes phréatiques,   respecter une distance minimum de 15 mètres entre un puits et une latrine, délimiter un périmètre de protection autour des points d’eau. Dans les agglomérations urbaines, traiter les eaux usées avant leur rejet dans un exutoire naturel.
Elimination des vecteurs
Le contact entre le Vibrio cholerae et les aliments peut se faire par l’intermédiaire des mouches, qui viennent partout sans se faire inviter et qui se servent les premiers. Il ne faut donc pas laisser les aliments à leur portée.
Traitement des patients
Les cas décelés doivent être envoyés dans les centres de santé pour une prise en charge médicale. Transférer les mala-des d’une pièce à l’autre multi-plie les foyers d’infection, d’où la nécessité d’isoler le malade.
Le traitement associe antibiothérapie et réhydratation. Les perfusions évitent la déshydratation et la déminéralisation de l’organisme. L’antibiothérapie assure la destruction des germes, et évite que le malade devienne un porteur chronique. 
Vaccination
Le vaccin anticholérique procure une certaine protection, mais il est peu efficace car il n’assure une protection que pour une durée de 6 mois à 1 an et protège seulement 50 à 60 % des sujets vaccinés.

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