Sa Majesté Djampou sur le tabouret

Foh Djampou Tchatchouang Annick Julio au pouvoir à Bangoua  depuis 2001, s’est enfin soumis au rite du Tabouret. C’était le 27 août 2010 à Bandiangseu (Diokso) et le 28 août 2010 à Fametcha. Il pourra désormais s’assoir sur le trône de son père !

A - Chez Ngan-Nono à Diokso

           Le 27 août 2010, Djampou Tchatchouang Annick Julio était chez son grand-père maternel “d’argent” à Diokso, Ngan-Nono, non pas comme Roi, mais comme simple petit-fils qui vient humblement prendre la bénédiction avant d’aller s’assoir sur  le Tabouret chez son grand-père biologique.  Il a tout apporté en double, sa part et celle de son grand-père: tabourets, chapeaux et cornes. Ngan-Nono a pris ce  qui lui revient, a béni son petit-fils et le tabouret sur lequel  il s’assiéra chez l’autre grand-père.

Les sous-chefs, les notables de Bangoua, et Mafeun Ketcha Célestine épouse Courtès, Maire de Bangangté, étaient là. La cérémonie s’est achevée par une grande fête.

Chez les Bamiléké, quand une femme quitte le mariage et se remarie, le mari qui l’a dotée aura un droit de regard sur sa descendance, comme « Père d’argent» ou comme « grand-père d’argent » et c’est lui qui enterrera sa Femme. Foh Djampou, respectueux de sa tradition, n’a pas voulu se soustraire à cette pratique. Avertissement à ses notables qui fuient la tradition! l

Tefapla

B - Foh Djampou sur le tabouret à Fametcha

Le 28 août 2010, Djampou T. Annick Julio était à Fametcha (Bangoua) pour la cérémonie de tabouret. C’était chez son grand-père Tièlo Sa’ Ngou’ ngou’ dont le représentant actuel est Jouokap David. Il y était accompagné par Leurs Majestés Njoukwé Alexandre de Bamena, Ngapmou de Banounga, Jiejip Joseph de Bandrefam, Nanyang Toukap Innocent de Batoufam et Tchatchouang Paul de Bametcha.

Tout commence par son habillement en tenue traditionnelle appropriée dans la grande case sous l’œil vigilant de Foh Nanyang Toukap.

C’est là qu’on se rend compte qu’il ne peut pas se soumettre à la cérémonie de Tabouret seul et qu’il lui faut une Mefo, née dans la concession,  qui sera sa conseillère. A défaut, on lui a donné Mme Nono Flore, petite fille de la concession qui devient Mefo Nono. Djampou Tchatchouang Annick Julio repartira aussi de là avec le titre de “Mieh Lio’” ou Grand guerrier.

Il a été assis sur son tabouret par Tiélo Sa’ Ngou’ Ngou’ qui lui a mis un chapeau sur la tête, des colliers au cou et l’a initié à fumer la pipe et à boire dans la corne.

Ensuite, chacun est venu faire allégeance et se faire servir le vin de raphia par Mieh Lio’ Foh Djampou. Ainsi, gouverner, c’est aussi apprendre à servir.

Il fallait l’initier au taro. Pour cela, la sauce jaune devait être préparée sur place, à ses pieds par une épouse de la concession. A défaut, un initié, Webo Sa’guong Nganbieu s’en est chargé et a initié Mieh Lio’ Foh Djampou qui s’est ensuite servi dans le mortier et les initiés capables l’ont suivi.

Webo Sa’guong Nganbieu l’a aidé à égorger la chèvre dont la tête est revenue à son grand-père et chaque initié capable a emporté son morceau. Foh Djampou pourra désormais manger la tête de chèvre.

Mieh Lio’ Foh Djampou a apporté des cylindres de sel et les initiés se sont servis.

Pour la clôture de la cérémonie du tabouret, le grand-père a offert à son petit-fils un rejeton de bananier, signe de prospérité. Il l’a reçu dans un sac symbolisant le trou dans le sol  et chaque personne présente y a mis du fumier pour rendre le sol fertile afin que, comme ce bananier « Mieh Lio’ Foh Djampou » prospère.

Puis le grand père a levé son petit-fils du tabouret.

Ce dernier peut enfin s’assoir sur le siège de son père et il faut espérer qu’il prospère vraiment comme le bananier dans un sol bien fertilisé.

Djampou T.A.J a été initié à la danse Nzu’ et il a dansé accompagné de son grand-père. Il pourra désormais la danser à Bangoua ou ailleurs. En particulier, il la dansera à la grande Fête de Macabo de Novembre 2011.

La cérémonie s’est terminée dans l’allégresse avec une dizaine de groupe de danses traditionnelles et plusieurs foyers de réception. Au panel des chefs traditionnels se sont ajouté Leurs Majestés Tchoua de Bazou, Kemajou de Bahouc, Nana de Bachingou et Feun Metchekeu de Bantoum.